Segré-en-Anjou bleu, centre-ville, un pas de porte avec le mot taxidermiste en façade. Pas de vitrine. Juste des mots. Je m’interroge aussitôt : qui ? Quoi ? Comment ? J’ai toujours été fascinée, dans les musées d’Histoire naturelle, par la section dédiée aux animaux naturalisés. L’étrangeté du vivant figé dans la mort. Alors j’ose. Coup de fil. Rendez-vous et j’entre dans l’antre du taxidermiste.
Laurent Joyaux est un passionné. D’abord sapeur-pompier de la ville de Paris, il profite de son temps libre pour se former à un métier qui l’attire depuis longtemps. Gamin il aimait les balades en forêt ou dans les marais pour traquer l’animal. Chasser aussi, il ne s’en cache pas. Surtout à l’arc. Il ne prélève pas d’animaux pour les naturaliser, ce sont ses clients qui lui apportent des peaux. A 35 ans, il a quitté les sapeurs pour se lancer dans le métier qui le passionne toujours autant.
Il aime travailler tard dans la nuit : Quand je commence une bête, j’aime bien rester longtemps en contact avec elle pour lui donner forme
Trophées de chasse, animaux de compagnie, objets de décoration ou de musées, le boulot ne manque pas. Par contre il va arrêter les animaux de compagnie, ses client.es sont souvent déçu.es, leur animal, en fait, est bel et bien mort.