Mon Chéri on the road – 12

Pare-brise gelé. Bel effet matinal vu de l’intérieur du fourgon. Heureusement, j’ai avec moi un grattoir d’une grande efficacité. Il m’a été offert à la clôture d’une résidence d’écriture dans le Jura, vers St Claude. Nous étions en janvier et il fallait gratter et parfois aussi pelleter la neige. Les températures en-dessous de zéro sont courantes dans les montagnes jurassiennes. On s’habitue. Tout est une histoire d’équipement adapté. Donc un bon grattoir car même en Anjou, il peut faire froid.
Si en semaine je dors au chaud dans l’appartement mis à disposition par la ville, le week-end je pars dans les environs me balader en fourgon et j’y dors. Je m’adapte. Je m’équipe. Laine aux pieds, aux mains et sur la tête pour une bonne répartition de la chaleur. Dormir dans le fourgon, j’en ai besoin même si le réveil peut parfois être brutal, quand une voix à l’extérieur gueule régulièrement avec une virile énergie : Ta gueule ! Mais ta gueule !
J’ai mis un moment à comprendre qu’un chasseur dialoguait avec son chien. Comme il faisait bien froid, je suis restée sous la couette à poursuivre la lecture de Voyage avec Charley écrit en 1960 par John Steinbeck. Récit d’un périple en camping-car à travers les États-Unis en compagnie d’un caniche royal de belle stature. Livre intéressant même si Steinbeck ressent, étonnamment, le besoin de dormir souvent à l’hôtel ou se lance dans l’éloge d’ustensiles jetables en aluminium : couverts, assiettes et aussi poêles à frire. Le tout à usage unique. Autre époque.
Parfois, j’ai envisagé la présence d’un chien même si ceux qui aboient derrière les portails, murets, palissades, portes me vrillent les ovaires à vous gâcher l’usage des chemins vicinaux. J’aime les chiens pas ce que les humains en font.
Je rêvais d’un dogue argentin parce le molosse dissimule un caractère affectueux, tolérant et surtout peu aboyeur. Sauf qu’un chien vous impose son rythme de vie et l’enfermer dans le fourgon pour aller au musée ou à la piscine ce n’est pas très sympa pour lui. Alors pas de chien.
Une poule pourrait me tenter comme le navigateur Guéric parti sur les océans avec sa poule Monique ou la poule Chépa embarquée par Félix dans un étrange vélo-canoé . Le documentaire assez truculent de cette expérience est visible ici : https://www.youtube.com/watch?v=4_nDsGYrxdc.
Bref on a parfois besoin de compagnie et une poule, ben ça vous pond des œufs – frais !