Eve

Lors d’une soirée lecture et dégustation à la Maison Robert Schuman, je l’ai entendue évoquer les vins qu’elle produit et les particularités de son domaine Les Béliers avec des mots qui résonnaient fortement avec ma propre expérience.
D’abord son départ, jeune fille, d’une région dont le climat parfois rigoureux et une certaine absence de lumière l’hiver l’ont poussée vers d’autres contrées. Aller voir ailleurs. Apprendre d’autres métiers dont celui qui l’occupe aujourd’hui, la viticulture.
Puis l’envie de revenir dans l’Est et prendre en main l’exploitation familiale qui jusqu’alors était une activité annexe, le travail c’était d’abord l’usine. Coteaux de Moselle, label bio, cépages de première époque qui se plaisent sur les sols calcaires du Jurassique, vendanges à la main … Eve est enjouée quand elle parle de sa production, travail soigné et volonté de faire exister aussi le territoire en proposant un accueil en chambres d’hôtes et cabanes dans les arbres.
Elle ne cache pas non plus l’engagement nécessaire et parfois la fatigue car il faut tenir la cadence avec chaque année son lot de difficultés : trop d’eau, pas assez d’eau, trop de soleil, pas assez de soleil et, en tout cas, la constance du travail à fournir.
J’ai passé une nuit dans l’une des chambres d’hôte dont la baie vitrée occupait tout un pan de mur, s’ouvrant sur le domaine et les bois avoisinants. C’était l’automne. Soleil et feuillages flamboyants, fraicheur de l’air puis le retour des brumes.
Pinot noir, Auxerrois et rosé pétillant. Mes cadeaux de Noël auront un air de Moselle.